La foi au coeur--lecture de « Le Visiteur » d’Eric-Emmanuel Schmitt
Quand j'étais encore à Lyon en France, j'ai lu Le Visiteur d'Eric-Emmanuel Schmitt par hasard. Les intrigues m'ont attiré beaucoup. Il a mis Freud, une personne réelle de la vie comme le personnage principal de sa pièce. Grâce à la curiosité, j'ai prolongé dans son livre...
Né le 28 mars 1960, écrivain français, Eric-Emmanuel Schmitt commence à écrire dès l’adolescence. En 1991, sa première pièce de théâtre La Nuit de Valognes connaît le succès lorsqu’il est professeur de philosophie en Normandie. Puis la gloire continue grâce à la pièce Le Visiteur (1993). L’année suivante, cette pièce remporte trois prix lors de la Nuit des Molières: révélation théâtrale, meilleur auteur et meilleur spectacle du théâtre privé. Peu à peu, il s’attache aux créations théâtrales. Sans aucune surprise, en 2001, l’Académie française lui décerne le Grand Prix du Théâtre pour toutes ses oeuvres.
En 1938, pendant l’invasion de l’Autriche par les troupes hitlériennes, l’histoire de Le Visiteur commence...Sigmund Freud, très malade, range ses livres que les nazis ont bousculés la dernière fois dans la bibliothèque. Sa fille, Anna voit des pillages et des humiliations à Vienne et elle a peur que le monde soit un songe. A ce moment-là, le Nazi fait irruption chez eux. Avant d’être emmenée par lui, Anna sollicite son père pour signer le papier qui autorise sa famille à s’exiler grâce à ses appuis à l’étranger. Inquiet pour sa fille, le docteur le signe et reçoit ensuite un étrange visiteur habillé en dandy qui est peut-être une incarnation de Dieu. Mais qui est-il? La discussion entre ces deux hommes commence: l’existence de Dieu, la raison du Mal, la position de l’homme dans le monde. Pourtant, le doute de l’Inconnu remonte dans la tête de Freud, au retour d’Anna qui le reconnaît, parce qu’il est l’homme qui l’a poursuivie ces dernières jours. Enfin, Freud tire sur l’Inconnu au moment où il s’échappe, mais il le rate et il ne saura jamais qui est son mystérieux visiteur.
Par l’intrigue, nous pouvons écouter de temps en temps « les aboiement » des soldats nazis. La situation est critique. La Gestapo rend visite au docteur Freud sans prévenu. L’interrogatoire d’Anna, la fouille des nazis et la visite de l’Inconnu l’obsèdent.
Dans la pièce d’Eric-Emmanuel Schmitt, il y a deux personnages principaux: Sigmund Freud, Père de la psychanalyse, et l’Inconnu, peut-être Dieu?
Freud est à la fois un vieil homme, malade, parce qu’il est atteint d’un cancer à la mâchoire en fumant un paquet de cigares chaque jour, et un docteur qui soigne les patients, mais aussi le fondateur de la psychanalyse. D’après lui, « Ce papier est infâme. » Bien qu’il puisse partir à l’étranger avec sa famille, il trouve que c’est « un privilège odieux », car il ne peut pas laisser seul ses frères dans les mains des nazis. Pourtant, inquiet pour le sort de sa fille, Anna, il signe le document sans hésitation. « Frend est un athée », qui ne croit pas en Dieu. L’origine de l’idée de Dieu selon Freud: « l’homme fabrique Dieu parce qu’il a trop envie d’y croire. » Dieu est la personne qui écoute notre histoire et soulage notre souffrance. Mais, est-ce que c’est un paradoxe? Qui croit en Dieu? Dieu existe-t-il? Après la deuxième visite du nazi, Freud pense que l’Inconnu est peut-être le mythomane que le nazi cherche. Puis, Freud l’interroge: « Si vous êtes Dieu, pourquoi vous ne faites rien au mal? » et il l’accuse car Dieu ne tient pas ses promesses à propos du mal. Cette pièce justifie l’existence du mal malgré l’existence de Dieu.
Son interlocuteur est un inconnu, un mystérieux Visiteur, habillé en « frac », avec « les gants », la « cape » et la « canne à pommeau », un peu comme « un dandy ». Cette personne prévoit d’abord le futur de Freud et lui raconte une histoire; en effet, c’est l’histoire du passé de Frend. Puis, Freud devient un peu hystérique et il veut savoir qui est cet homme devant lui. « Ce sera le siècle de toutes les pestes.» Dieu voit clairement le monde. Mais, qui est à l’origine de ces « peste »? C’est l’origueil humain. Alors, Dieu ne peut pas contrôler les gens, c’est l’humain qui domine lui-même, qui domine la manière de se manifester et de se comporter. C’est l’humain qui est « le maître de la nature, de la politique, de la vie, de son corps, de la morale ». En réalité, il veut être le maître de tout. Nous ne pouvons pas toujours nous plaindre des autres, ou même de Dieu. Dieu « fait l’homme libre », « libre pour le bien comme pour le mal, sinon la liberté n’est rien. » Dans notre société, la liberté égale-t-elle l’égalité? Dieu laisse le mal librement, mais qui donne la liberté aux juifs?
L’auteur fait une comparaison entre Freud et Dieu. Ils ont un caractère commun: ils n’étaient d’accord sur rien. Monsieur Schmitt dit: « La conversation sera difficile puisque aucun des deux ne croyait en l’autre, ni Freud en Dieu, ni Dieu en Freud.»
Dans cette pièce, il existe aussi des théories que Sigmund Freud a avancées dans ses livres, comme le Conscient et l’Inconscient, les rêves, la neurologie.
J’aime bien la pièce de Le Visiteur, bien que mon contexte soit très différent de celui-ci, comme je viens d’Orien. Je connais quand même un peu d’histoire à cette époque-là, elle n’est pas loin et la blessure est profonde chez chacun. Elle raconte non seulement la souffrance des juifs, mais il y a plus important, c’est « la difficulté et la possibilité » de croire.
Chacun a son dieu dans le coeur. Ce dieu peut être une illusion, peut être lui-même aussi. Dieu a sa foi, nous aussi, cette foi n’est pas la raison que nous devons la prouver, c’est plutôt ce que nous ressentons au coeur.